28.1.08

Ligne de vie

"Ligne de Vie" - (c) Cidiène


Janvier 2008, Rer A, Opéra


Les vies défilent, les flux se régulent, s'harmonisent en un flot incessant d'êtres dont les regards se croisent, dont les écho s'entrechoquent entre les mots entre les silences, entre un temps qui se contrefout bien de la patience.
Paris s'envie, Paris s'envole, Paris s'enfuit quand ses voyageurs s'affolent.
Des vies qui se croisent, se sourient ou s'ignorent, des vies qu'on espère pas vraiment, que pourtant, bien souvent on implore.
Des vies à tirs d'envies, des vies qui courent, se trainent, ne sont jamais complètement là.

Ici, c'est un autre monde, c'est l'envers de Paris, ses tréfonds, ses entrailles, son énergie, c'est de là que la Belle puise son renouveau mais aussi se vide et engorge dans le même temps, les désillusions des gens qui, plus vite encore, apprennent à se perdre dans une autre sphère bien loin d'un monde couvert.

Entrez, entrez dans cette danse fermée, où les regards ne sont plus vraiment ouverts vers le monde, mais plutôt voilés de reflets qu'ils ne cherchent plus à croiser.
Dans ce brassage de vie, cette foule homogène, ceux qui se retournent ne s'arrêtent pourtant pas.
Et les flammes virevoltantes peu à peu, disparaissent, comme soufflées par le cri d'un horaire... à respecter.

Bien rangé, entre deux lignes, bien classé. Et pourtant, les signes sont les mêmes, et ne trompent pas. Des vagabonds un peu bohème, qui parfois se promènent, au milieu de cette marée, un peu comme moi.
Alors regard et sourire partagé, d'un air qui se reconnait, celui un peu égaré et toujours rêveur, qui se moque bien du temps qui court, profitant de l'instant bien présent qu'il savoure, même si celui-ci est semé de grèves et d'incidents... de parcours.

Elles s'effacent, mais la ligne continue, vers un autre point d'arrêt qui ponctuera un temps, jusqu'à en lancer un autre... départ.


Cidiène