"Break Away" par "Charlie"
On s'immunise à la douleur, à force de la côtoyer, d'en subir tant et tant. Devenant un mur de pierres que rien ne pourrait briser, que rien ne fend. Et pourtant, pourtant, les brèches ne sont pas difficile à percevoir, il vaut même mieux les aider à s'agrandir, bouche béante qui criera enfin, son soulagement d'être libérée, d'enfin respirer... Car la muraille de cette Tour de Soi, n'entraîne qu'un intérieur, s'élevant peut être , mais dans ses propres profondeurs, à regarder au loin sans jamais oser s'éloigner, à regarder au loin sans franchir le seuil, sans même y risquer ne serait-ce qu'un geste...
Les gens en souffrance s'immunisent t-il, ensuite, d'émotions? Certains seraient-ils des monstres sans pitié ni coeur, car la mort ne les atteint pas? Pourtant, des fois, l'impression que ses êtres leur manquent, que les disparus les effleurent d'un souvenir... Pincement de coeur? Pas si sûr, ils ne se manifestent pas si on ne les provoque. Êtres insensibles, qui ne pleurent devant la fin? Être que le contact effraie, qui s'en éloigne, être de poigne et d'idée, mais être froide, immunisée.
Ou n'est ce qu'un barrage qui retiendrait les eaux usées? Empêchant de distinguer les torrents qui les rongent, se parant d'opaque et de terrible? Sont-ils insensible? Le sont-ils devenus? A trop s'enfermer, se cloître et s'isoler, auraient-ils oublié? Je veux croire que non, mais cet "état passager" semble parfois durer et on ne lancerai pas de soi-même la pierre qui saura effriter cette Tour établie.
Je prie qu'un jour se lève, où les larmes saines les laveront de ses non-émotions, délesteront enfin, ce que -et j'en suis sûre- ils retiennent.
Cidiène
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