2.2.10

Confession d'une primevère officinale




Il est des secrets que l’on emporte dans la tombe. Des morceaux d’histoire, si particuliers et si personnels qu’ils appartiennent à l’indicible, à ces expériences qui nous marquent et nous forgent, mais jamais ne sont volontairement partagées. Ils s’expriment à travers nous, nous transpercent de toutes parts, et sont à la fois douleur et éblouissement de l’âme. Découvrir ces merveilles dans les yeux de l’autre nous mène à un état de compréhension qui dépasse les mots, dépasse les gestes. Délivrés de toute armure, nous nous exprimons tels que nous sommes, esprits et corps que rien ne sépare, amours et haines sanctifiés par transparence. Ils sont la voie à notre pleine réalisation.
Mon histoire est faite d’univers secrets, de visages évaporés, et d’émotions translucides. Ils me pénètrent aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, comme ils le faisaient il y a plus de vingt ans. On dit de l’homme qu’il est toujours accompagné, mais toujours seul. Je n’y crois pas, car jamais je ne ressens l’ombre de la solitude en mon cœur. Touchers, senteurs, atmosphères d’antan me parcourent sans que je l’aie voulu, et les visages de ceux que j’ai aimés, abhorrés, ou simplement connus, me sont inoubliables. Je pense que c’est ça, être romantique. Accorder une valeur à chaque frémissement de soi, s’imprégner de ce qui ne s’exprime pas est mon quotidien, depuis toujours. Un état de grâce que je souhaite à chacun d’entre vous de connaître.


Je suis de ceux qui s’émeuvent des choses les plus simples, et repoussent avec ardeur les créations d’une société de l’apparence, de l’ambition. Certains disent de moi que je vis dans les étoiles, parce que je ne les mets pas sur un piédestal. Ils me méprisent, parce que je me fous de Dorian Gray. Et ils me fustigent, parce que je m’intéresse à leurs croyances. En vérité, leurs armures sont si puissantes, leurs yeux si aveugles, que j’en viens à me questionner. Pourquoi le reniement de leur nature propre ? Pourquoi cette volonté d’illustration, d’atteinte du statut de Dieu incarné ? Et pourquoi au dépend d’autrui ?
Partout je croise la vantardise, la couardise, la méchanceté, l’hypocrisie, la mythomanie, au profit d’une image de marque qu’il serait pourtant simple de mettre à bas. Et s’ils commençaient à être fiers de ce qu’ils sont, composantes naturelles d’une planète merveilleusement belle, égales entre elles, humbles, et aspirant au même destin ? S’ils avaient le courage de se présenter sans parures ni boucliers, nus comme le monde, Dieu qu’ils seraient beaux à regarder !


On me demande souvent pourquoi je souris librement, pourquoi je ris et pleure avec tellement de cœur, et pourquoi je n’ai ni peur du ridicule, ni du conflit. On suspecte un lézard, mais moi, j'entendrais une mouche voler.
"Contente pour rien", commentent ceux qui me connaissent parfaitement.
Enchantement de tous les instants.


P.S : Pour une fois, un essai, un vrai. Très brouillon, qui mériterait d'être retravaillé.
De fraiches réflexions, des mots posés sur un ressenti parfois difficile à exprimer, mais que j'ai jugé digne d'être partagé.

1 commentaire:

  1. Iozhel11:01 AM

    Quelle finesse et quelle délicatesse dans ces quelques phrases éparses, l'ambiance qui s'en dégage est très douce... Mais du coup si tu le retravaillais, on perdrait peut-être cette fluidité sans détours. J'ai beaucoup aimé.

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